Utilisation pédagogique de l'appareil photo numérique
dans les classes

Voici un document de Pierre SALQUEBRE, Animateur TICE
Merci à Jean-Claude Costemale, Chargé de Mission TICE IA 69 et coordinateur du CDRI pour le transfert de l'info!

Sommaire

Introduction
La photo numérique en maternelle
La photo numérique en élémentaire
Conclusion

Vous pouvez télécharger la version .txt ici :

 

La photo numérique est de plus en plus utilisée dans les classes maternelles et élémentaires. Les utilisations pédagogiques sont souvent les mêmes que lorsqu'on utilise la photo traditionnelle argentique.
Sa spécificité renforce cependant l'intérêt pédagogique.

Pourquoi la photo numérique à l'école est-elle en plein essor ?
- on trouve maintenant des appareils à partir de 500 F, et la qualité photo sur papier en 10 cm sur 15 peut être obtenue avec des appareils de moins de 2 000 F.
- on peut laisser les élèves « mitrailler », ça ne coûte plus rien en pellicule quand l'achat du matériel a été réalisé
- l'enfant voit sur un petit écran la photo qu'il va prendre, c'est ludique et pédagogique (composition d'image, éclairage, angle de vue, réflexion sur ce qu'on veut montrer).
- les écoles (même maternelles) s'équipent de plus en plus en ordinateurs capables, entre autres tâches, de traiter les photos.
- on peut visionner presque immédiatement sur l'écran LCD de l'appareil ou sur un écran télé les images : l'outil est intéressant pédagogiquement.
- le transfert sur ordinateur est maintenant rapide.
- on n'a pas à gérer le problème de la pellicule (achat, développement seulement quand le film est complètement exposé, tirage obligatoire de toutes les prises de vue, attente, paiement.)
- on peut agir sur la photo (effacement, recadrage, retouche, tirage.)
- on peut refaire tout de suite une photo qu'on aurait ratée : l'enfant photographe a droit à l'erreur, l'enseignant l'accepte mieux.
- la retouche d'image et le montage (une image à partir de plusieurs) sont facilités.

I. En Maternelle.
1. La photo d'identité (TPS/PS)

En classe de tout petits, la maîtresse fait le portrait de chacun de ses élèves, qu'elle tire en 7 exemplaires :
- un pour le couloir pour désigner la place de l'enfant dans les vestiaires.
- un pour « la pomme des présences », que l'enfant accroche chaque matin sur un pommier installé dans la classe.
- un sur une petite pomme qui indique à l'enfant la place qu'il occupe lors des différents ateliers (ex : scotchée au chevalet de peinture).
- un sur une boîte qui contient le matériel du jour pour l'enfant (gommettes, matériel à coller...)
- un sur le classeur personnel que l'enfant consulte quand il le souhaite (ce classeur contient le travail scolaire, les photos numériques faites en classe, et des photos personnelles).
- un sur la page de présentation du classeur.
- un sur le trombinoscope du livre de classe.
(certains portraits sont accompagnés de l'initiale du prénom, du prénom et
du signe)

Les TPS/PS sont bien sûr incapables en début d'année de reconnaître leur prénom ou même leur signe.
Les très nombreuses photos d'identité permettent aux enfants d'acquérir dès leur arrivée à l'école une plus grande autonomie en classe : ils savent très vite où aller, quel est leur classeur personnel, où ils doivent ranger leurs
chaussons...
Chaque petit se repère plus facilement, c'est plus affectif, il est davantage sécurisé.
De plus, il apprend à mieux connaître et reconnaître les camarades de sa classe.
Bien sûr, on fait la même chose à partir de photocopies, mais la photo numérique permet d'avoir toutes les photos dès les premiers jours, qui ressemblent réellement aux élèves, et d'en tirer autant d'exemplaires que
nécessaire, à tout moment de l'année et sans dépense pour les parents.
Quand on demande une photo aux parents, on a rarement toutes les photos ; celles qu'on récupère datent parfois de plus d'un an (pour un gamin de 2 ans...)
Ces photos, sur différents supports, servent aussi en début d'année pour des exercices de reconnaissance, de tri, de classement.
En les affichant sur un écran TV, on ouvre des séquences de langage.

2. Connaître son corps.

Une photo est collée sur du carton fort ou du contre-plaqué.
A l'aide d'une scie spéciale, la maîtresse réalise un puzzle en isolant lesyeux, le nez, la bouche. et en vissant un tenon par pièce.L'enfant reconstitue son visage.
On peut travailler sur d'autres parties du corps (tête, bras, jambes.)
D'autres puzzles peuvent être ainsi fabriqués (ex : à partir de la photo du chat que caressent les enfants près de l'école), de difficulté adaptable.

3. L'album-écho : pédagogie du langage.

Un album est appelé ainsi car il est l'écho d'une activité, d'une situation vécue en classe.
L'objectif pédagogique principal est de développer le langage chez le jeune enfant.
La maîtresse réalise des photos des enfants au cours de leurs activités. Peu de temps après, en petit groupe, les enfants racontent l'événement vécu en s'aidant des photos. Un enfant qui a été photographié décrit par exemple ce qu'il fait et donne d'autres éléments du contexte. La maîtresse, selon ses objectifs pédagogiques, oriente ses propos, l'aide à structurer son langage. La classe se met d'accord sur une légende d'une ou de plusieurs photos.
On peut aussi travailler sur une série de photos.(ex : sur la même page, on a 2 photos, dont les légendes sont : Amandine accroche l'ouf de Pâques à la branche, Lorraine a accroché l'ouf de Pâques à la branche : c'est une excellente approche des temps de la conjugaison)

Ex : Elmer (visible sur le Web à l'adresse : http://www.ac-nancy-metz.fr/ia88/ienremiremont/elmer_menu.htm)
Dans le cadre d'un décloisonnement-langage, les enfants de moyenne section de l'école maternelle de Révillon ont travaillé sur l'élaboration d'un théâtre d'ombres, inspiré de l'album « ELMER » de David Mckee.
Ils ont ainsi réenregistré l'histoire avec leurs propres mots et associé ces voix-off aux manipulations de silhouettes cartonnées, derrière un «mystérieux » rideau. Des photos ont été prises par une enseignante. Un album a été réalisé
(dictée à l'adulte : réécriture de l'histoire selon les propres mots des enfants) illustré par les photos du spectacle et des coulisses. Cet album a circulé dans les familles, accompagné d'une cassette audio. Le projet a été porté sur le site internet de Circonscription par l'animateur TICE.
Au fil des jours, on constitue des albums qui restent en classe ou sont envoyés aux correspondants.

4. La vie de la classe.

Le cahier de vie est illustré de photos prises au cours des activités, habituelles et exceptionnelles.
Puisque l'image numérique est ici concernée, la numérisation au scanner de dessins d'enfants ou d'autres documents apportés par les enfants ou l'enseignant peut alimenter également le cahier de vie de la classe (de même que les classeurs individuels des enfants). Le classeur personnel est signé périodiquement par les parents, qui apprécient les photos car elles leur permettent de mieux réaliser ce qui s'est passé dans la classe de leur bout de chou (ils y attachent plus d'importance en maternelle qu'après le CP).
Ex : la trottinette : la classe ayant travaillé sur ce thème, une trottinette a été construite en éléments type Celda. La maîtresse a pris une photo, et chaque enfant a dessiné l'objet tel qu'il le voyait. Les parents peuvent ainsi mieux apprécier la démarche de leur rejeton en ayant en plus la photo de la trottinette.
En quittant la classe en juin, on peut imaginer que les enfants emporteront un bel album souvenir de l'année scolaire écoulée.

5. Le visage.

La maîtresse demande à un ou plusieurs enfants d'exprimer (simultanément ou non) avec son visage uniquement la peur, la joie, la colère, l'ennui... Des prises de vue sont réalisées (en nombre, vu le moindre coût de la photo
numérique). On montre sur écran TV les résultats, et on imprime les meilleures images.
Variantes :
- On peut photographier des attitudes (le corps entier participe)
- Pour aider à la prononciation des sons, on peut travailler sur les praxies (mouvements des parties du visage menant à émettre le son voulu).

6. Une journée en maternelle, pour travailler sur la chronologie temporelle.

7. Variations.

On photographie ou on numérise un début de dessin réalisé par un élève (ou la maîtresse).
Après impression, chaque élève complète le dessin initial à sa manière. On peut passer de la couleur au noir et blanc, et inversement, grâce à l'imprimante et au photocopieur.

8. Le coin photos.

Les photos numériques s'ajoutent à toutes sortes d'autres images du coin photos de la classe, apportant ainsi une plus grande variété de types d'images, de supports, de formats. Tous les jeux de tri et de classement seront plus intéressants.

9. Divers.

On peut également présenter une série de photos à un groupe d'enfants et recueillir leurs commentaires spontanés.
Des jeux de loto peuvent être fabriqués. Un enfant décrit sans la montrer une photo, que d'autres élèves doivent alors identifier sur une planche de photos. Celui qui la reconnaît recouvre la même photo sur sa plaque.
Autre jeu : le mémory.

II. En Elémentaire.

De nombreuses activités proposées pour la Maternelle peuvent être reprises pour des enfants de l'école élémentaire, en les aménageant. Par exemple, on peut continuer sur ordinateur le dessin commencé par un autre, alors qu'en maternelle, le support papier est peut-être plus facile pour cette activité.

1. Plan de la classe.

Au CP, les élèves apprennent à se repérer dans l'espace : la cour, la classe, l'école, le quartier. A certains moments prévus dans sa progression, l'enseignant propose des activités intégrant la photo numérique :

a) la cour et la façade.
Les élèves font le tour de la cour et nomment le préau, la porte de sortie, la salle de musique.(la maîtresse fait des photos des éléments repérés). On regarde aussi la façade de l'école. De retour en classe, les photos sont d'abord visualisées sur écran TV : les éléments sont reconnus et à nouveau nommés. Un peu après, on imprime les photos, on colle sur le cahier et on écrit les légendes.
Grâce au numérique, on pourra dans un logiciel de retouche d'image, assembler des prises de vues horizontalement, pour obtenir un panoramique de toute la cour que voient les enfants depuis leur classe.

b) la classe
6 boîtes sont disposées dans la classe. 2 élèves sortent. Avec le reste de la classe, on se met d'accord sur l'endroit où mettre une croix sur des photos de l'intérieur de la classe. Quand les 2 enfants reviennent, ils doivent retrouver les boîtes à l'aide de leur localisation sur les photos (ils devront d'abord orienter la photo, puis émettre des hypothèses).
Sur ces mêmes images photocopiées, chaque enfant devra, en fin de séance, repérer sa place. Plus tard, une maquette de la classe sera fabriquée. Des jeux à partir de la photo de la maquette aideront les enfants à se repérer dans la classe. La photo prise de dessus, à la verticale, est la plus intéressante car elle nous aidera à tracer le plan (passage de 3 à 2 dimensions).

c) le quartier
La classe sort dans le quartier au mois de mai et reconnaît les principaux bâtiments (la boulangerie, le cimetière, l'église, le restaurant-bar, la mairie.) ; les enfants prennent des photos pour les exploiter en classe. De retour en classe, ils doivent (sur une photo aérienne numérisée) retrouver les bâtiments repérés et tracer l'itinéraire suivi juste avant.
Lors de la séance suivante, les enfants commentent les photos qu'ils ont prises, nomment avec précision chaque bâtiment. Ils cherchent la correspondance entre la vue aérienne d'un bâtiment repéré (aplati) et leur prise de vue.
Sur le cahier, les enfants collent les photos des bâtiments, les relient à leur photo aérienne sur le plan général et écrivent le nom sous chacun d' eux.
A partir de là, on réalise des jeux de piste : un groupe d'enfants trace un itinéraire à suivre par un autre groupe. Ce dernier s'aidera des photos des bâtiments rencontrés, qu'il placera dans l'ordre correspondant au trajet à suivre.
Pour compliquer un peu, on peut faire des photos de parties de bâtiments. (attention aux problèmes d'échelle, qu'on peut modifier à l'impression et à la photocopie)

2. Calendrier personnalisé.

Au cours de sorties, les enfants prennent des photos destinées à l'illustration d'un calendrier (chaque enfant peut choisir un thème, lié ou non aux saisons).

3. Les saisons.

Photos lors de l'observation de l'évolution des plantes, des arbres, de la météo, de l'habillement. (ex : le même arbre de la cour, à différentes saisons, avec le même cadrage)

4. Illustration d'un journal scolaire, d'un livre, d'un album.

5. Fabrication d'une affiche, d'un roman-photo, d'une BD .

Ex d'affiche : Deux élèves du CM sont allées à la bibliothèque municipale. Elles se sont aperçues que les enfants de l'école allaient emprunter des ouvrages. Les deux copines ont donc demandé l'appareil photo numérique de l'école pour réaliser des photos des rayons de livres. Elles ont ensuite composé plusieurs affiches (avec des photos différentes) qu'elles ont punaisées dans l'école, à plusieurs endroits, afin d'inciter les autres enfants à lire.

6. Illustration d'un site Web.

- Sur la page d'accueil du site Web de la Circonscription est affichée une belle photo réalisée par une classe. On change de photo une ou deux fois par mois.
- Une classe vosgienne est allée séjourner au bord de la mer en Bretagne : chaque soir, elle envoie un compte-rendu d'activité illustré de 3 photos. L'enseignant envoie le tout en mail à la mairie de la commune d'origine. Là,
une personne chargée de la maintenance du site Web de la ville intègre le reportage du jour. Ainsi, les parents (et les élèves des autres classes) savent que dès 21h 30, on a des nouvelles.

7. Diaporamas.

Des logiciels permettent une variété de présentation qui incite à la créativité. On peut associer aux images qui défilent des musiques, des commentaires enregistrés. Pour une fête de l'école, les élèves peuvent réaliser un petit montage retraçant la vie de l'année.

8. Création multimédia.

Ex 1 : A Remiremont, présentation multimédia (textes, photos, enregistrements sonores) de la vie à l'hôpital, réalisée par les enfants hospitalisés et leur instituteur, afin de dédramatiser une éventuelle hospitalisation future des autres enfants.

Ex 2 : 14 classes réalisent une présentation interactive de leur commune respective (incluant textes, photos actuelles, anciennes cartes postales, témoignages sonores des anciens.) On réunit tous ces montages sur un CD-ROM, que chaque classe participante reçoit.

9. Sport.

Grâce au mode rafale des appareils actuels, on peut, sans pour autant rivaliser avec une caméra, prendre plusieurs instantanés d'un enfant qui joue au ballon dans la cour. On peut apprécier la position du corps (penché en avant ou en arrière), l'équilibre assuré par une compensation des bras ou des jambes, et se rendre compte que le corps passe par de nombreuses positions avant que la balle ne soit envoyée.

10. Reportage.

De nombreux sujets s'y prêtent : les animaux, les plantes, les activités humaines, les évènements particuliers, les constructions.

11. L'ombre.

Photos (par une journée ensoleillée) du même endroit à plusieurs moments de la journée (endroit avec un arbre ou une façade.) On refait la même expérience à plusieurs mois d'intervalle. On étudie ainsi le déplacement du soleil, en fonction du moment dans la journée et en fonction des saisons.

12. Land-art.

La classe a réalisé des compositions avec des éléments naturels, dans le bac à sable de la cour, dans la forêt, sur la berge d'une rivière. On photographie sous différents angles les productions ; l'examen des photos, de retour en classe, favorisera un prolongement pédagogique.

13. Apprendre à photographier.

Apprentissage plus aisé du cadrage, de l'exposition, du placement par rapport au soleil. La visualisation sur l'écran LCD en couleurs, avant et après la prise de vue, est une aide pédagogique pertinente.

14. Montages.

Ex 1 : à partir de deux photos (la fusée Ariane, la place du village), on en fait une seule par détourage, copie puis collage (la fusée Ariane décollant depuis la place du village) Ainsi, l'enfant se rend compte qu'on peut truquer des photos, ça développe son esprit critique.

Ex 2 : on extrait sa tête pour la coller à un autre corps (mannequin, sportif célèbre, sorcière.)

Ex 3 : à partir de son portrait, l'enfant « essaie » des masques de Carnaval, et imprime celui qu'il préfère virtuellement porter.

Ex 4 : en CE, un album contient sur chaque page de gauche la photo du groupe classe. Si on tourne la page, il y a un élève de moins sur la photo (il a été effacé). Sur chaque page de droite, l'élève manquant s'est décrit (aspect physique, caractère, habitudes.). Les autres enfants doivent deviner qui n'est plus sur la photo grâce à la description (si on ne trouve pas, on compare avec la photo de la page précédente). On peut décrémenter pour arriver à un seul élève sur la dernière page, ou n'enlever qu'un élève, différent à chaque fois.

15. Modification d'une image.

Des portraits sont réalisés. A l'aide d'un logiciel de retouche d'images, chaque élève applique à son visage un filtre (ex : déformation). On peut réunir le tout pour une certaine image A4 de la classe !

16. Jeu des 7 erreurs.

A partir d'une photo, on modifie 7 détails et on imprime côte à côte les 2 photos. Le jeu est proposé à d'autres élèves.

17. Suivi d'une expérience scientifique (photos à différents stades).

18. Orientation.

On dispose d'un plan de la commune et d'une série de photos prises à différents endroits, retournées. La classe est répartie par équipes de 4. Une équipe « tire » une photo, part dans le village ou le quartier à la recherche de l'endroit, puis revient localiser sur le plan l'endroit représenté sur la photo. Elle tire une autre photo et le jeu continue. De nombreuses variantes sont possibles (balises à rapporter, échelle différente, détails de bâtiments, jeu de l'oie.)

19. Puzzles.

A partir de photos, on peut réaliser des puzzles :
- tirage papier au format voulu, collage éventuel sur carton fort ou contre-plaqué, découpage à la scie magique (qui ne blesse pas les doigts)
- utilisation d'un logiciel qui crée le nombre de pièces à la demande.
- utilisation d'un script Java proposé par Lulu-jeux et intégration du puzzle au site web de l'école, qui propose ainsi un jeu en ligne.

20. Arts plastiques au cycle 3.

Ex 1 : Une statue imposante, style art moderne, a été réalisée en béton puis peinte par un artiste local. Tour à tour, chaque groupe de 3 ou 4 élèves de la classe va réaliser 3 photos très différentes de l'ouvre, sans avoir visionné les prises de vue des autres groupes. Ensuite, on compare les clichés. Chaque groupe précise ses intentions. Un échange fructueux s'établit.

Ex 2 : Même démarche pour un objet insolite apporté en classe. On peut plus facilement varier les angles de prise de vue (utiliser notamment la vue de dessus) Il est intéressant de mettre l'appareil sur un pied pour garder toujours le même cadrage. Les enfants ne font varier qu'un paramètre : l'éclairage (en essayant de chercher à exprimer des sentiments dans les rendus différents). Pour faciliter le travail, ils peuvent : changer le fond, créer une mise en
scène en ajoutant des éléments extérieurs.

21. Compte-rendu d'activité.

Le cross du REP (école CM + collège 6e) a eu lieu. Des aide-éducateurs ont pris de nombreuses photos avec l'appareil numérique. Le lendemain, chaque élève du CM1 choisit à partir de planches de vignettes une photo qu'il va légender, après retouche éventuelle. On obtient donc un album retraçant la compétition de la veille. L'album circule (rapidement) de classe en classe, au collège et dans les écoles du réseau.

22. Expression des émotions et des sentiments.

Chaque enfant va être d'abord acteur puis photographe. Sur chacune des 30 cartes du jeu, le nom d'un sentiment ou d'une émotion est précisé, ainsi qu'une phrase correspondante. L'enfant qui tire la carte doit exprimer ce qui est écrit, avec son visage uniquement, tandis qu'un camarade prend la photo quand il estime l'expression réussie. Puis on inverse les rôles.. Après le passage d'un groupe, les photos sont transférées dans l'ordinateur : on réalise ensuite (rapidement grâce à un logiciel approprié) un diaporama. Chaque enfant reçoit un tirage papier de son portrait. Tirage au format A4 d'une planche réunissant tous les visages, collés l'un à l'autre.
Plus tard, une exploitation est possible en classe dans le domaine des arts plastiques. (voir en annexe la fiche pédagogique de l'activité, de ses variantes et de son exploitation ultérieure possible)

23. Equilibre alimentaire.

Dans une classe de CP, la maîtresse a préparé une page sous Publisher, partagée en plusieurs parties horizontalement : l'entrée, la viande, les légumes, le fromage, le dessert. Pour chaque partie, plusieurs photos légendées sont présentées (ex pour l'entrée : carottes râpées, friand, charcuterie...). Le pain et l'eau ne sont pas oubliés, indispensables pour le repas. Chaque enfant va composer son menu en effaçant ce qu'il ne choisit pas, à
partir du logiciel. Il doit veiller à l'équilibre de son repas. Avant d'imprimer, l'enfant fait valider ses choix par la maîtresse. Dans une classe d'enfants plus âgés, les enfants eux-mêmes peuvent créer de telles pages (à thèmes s'ils le souhaitent, selon les pays par exemple). La validation des menus peut être réalisée par d'autres élèves. Cette activité qui intègre les TICE est pluri-disciplinaire.

24. Une série de photos.

Un concours photo est organisé : thème libre, mais présentation d'une série. Chaque groupe peut présenter le nombre de photos qu'il pense pertinent, dans un format qui va de 10x15 cm à 21x29,7 cm. On peut mêler la couleur, le noir et blanc, intégrer du texte, des collages, des dessins... Tout est autorisé au niveau des montages, de la retouche d'image : le numérique facilite bien ce travail de création.
On sort ici de l'image unique. C'est une piste de travail photographique inhabituel, un fabuleux moyen d'expression.
Les séries réalisées sont exposées dans une salle. On peut réaliser un CD-ROM, à partir duquel on visualise les travaux sur écran (grâce à IRFANVIEW par exemple). On peut produire un enregistrement (textes, sons, vidéos) de la démarche utilisée et d'explications diverses. Une présentation multimédia (grâce au logiciel PRESENTE par exemple) peut compléter les photos, le tout constituant une doucument pédagogique itinérant.


III. Autres matériels producteurs d'images fixes.

Tout en restant dans le domaine de la photo fixe, d'autres outils sont précieux :
- le photocopieur, qui permet de plus en plus de paramétrages (rendu, échelle.) pour une qualité améliorée. La couleur est encore trop chère pour une école.
- le scanner à plat (il y en a aujourd'hui d'excellents pour moins de 700 F) : on peut numériser, en plus des documents plats, toute sorte d'objets (même avec du relief, comme des plantes par exemple) avec un résultat
surprenant de qualité et d'intérêt pédagogique. Les enfants peuvent y appuyer leur main, leur joue, leur pied..
- le scanner de film est le meilleur moyen de récupérer sous forme numérique négatifs et diaposives en 135 mm.
- les caméscopes numériques permettent d'exploiter une image bien précise parmi les 25 à la seconde, ou une suite d'images fixes (décomposition de mouvements).
- les webcams sont moins chères, mais les images fixes sont de piètre qualité. Par contre, elles ont l'avantage de permettre l'exploitation immédiate d'images venant de la classe correspondante éloignée.
- le Web propose de plus en plus de photos libres de droit : l'enseignant doit passer du temps sur internet pour chercher les images qu'il veut utiliser en classe.
- certains CD et DVD regorgent de photos exploitables en classe.

IV. Visualisation des photographies.

Le tirage sur papier photo coûte assez cher. Il faut faire preuve de discernement : imprimer en qualité photo seulement ce qui le mérite, recadrer éventuellement. Ce qui est moins important, on l'imprime sur papier ordinaire, en qualité ordinaire (les imprimantes jet d'encre actuelles s'acquittent correctement de cette tâche). Penser également, si on a accès à une bonne imprimante laser, que le tirage en gamme de gris et en 600 dpi donne d'excellents résultats pour un coût modeste.

Si la prise de vue est numérique, on peut visualiser le plus souvent l'image (avant et après le déclenchement) sur un petit écran LCD (sauf en plein soleil) ; l'image est petite, mais c'est déjà très intéressant : l'évaluation est immédiate et très pédagogique.

On peut même maintenant afficher simultanément sur 2 écrans informatiques reliés à un seul ordinateur : la qualité est superbe, et ça permet des séquences collectives en classe. Si la carte graphique n'accepte pas un deuxième écran informatique, elle dispose, si elle est récente, d'une sortie TV (la qualité est moins bonne car on est limité à 50 Hz). Sinon, il existe des convertisseurs PC-TV. La plupart des appareils photos numériques la sortie des photos sur écran de télévision, via un câble fourni avec l'appareil.

Les vidéoprojecteurs font leur apparition dans les circonscriptions, les mairies, les regroupements pédagogiques. C'est bien sûr un excellent outil.

Je conseille un logiciel gratuit, irfanview, téléchargeable à l'adresse
http://www.irfanview.com
Il permet notamment d'imprimer des planches contact bien exploitables (mieux que ne le font Paint Shop Pro ou Photoshop), de créer très facilement des diaporamas, des albums photos HTML pour le site Web de l'école.

Dans tous les cas, très vite apparaît la nécessité d'archiver les images : l'idéal est de graver des CD.

En conclusion.

Au fil des utilisations en classe de la photo numérique, d'autres pistes s'ouvrent, les enfants eux-mêmes en proposent, c'est souvent un jeu pour eux. Ils sont prêts à tout photographier, tout imprimer (sans se préoccuper du prix des cartouches d'encre). C'est l'occasion de leur demander un effort de sélection et d'anticipation.
Une photo se compose dans la tête, l'appui sur le déclencheur est l'aboutissement d'une réflexion.
L'image numérique, facile à produire et moins coûteuse, envahit notre vie (il existe déjà des montres qui photographient, bientôt ce seront les téléphones portables).
Devant cette avalanche (en quantité, pas toujours en qualité), l'enfant doit apprendre à lire les images, à avoir une attitude critique vis à vis d'elles. Derrière chacune d'elles, il y a une personne, avec quelle intention?
C'est en étant lui-même concepteur, puis créateur, retoucheur et imprimeur qu'il en maîtrisera les clés de lecture, devenant alors apte à exercer un jugement personnel pertinent.
L'enseignant est là pour le guider, l'aider à faire de la photo un outil d'expression et de culture.
Oui, l'appareil photo numérique mérite de devenir un compagnon quotidien de la classe, particulièrement en maternelle.
Remarque : Pour exploiter en classe ces photos, il faut en demander l'autorisation aux parents, notamment quand un seul enfant figure sur l'image.
L'enseignant sera bien inspiré de faire signer cette demande écrite, qui explique bien l'utilisation pédagogique.


Rédigé en mars 2001 par Pierre Salquèbre, Animateur TICE de la
Circonscription de REMIREMONT (88).

Merci aux enseignants qui ont mis à ma disposition les travaux de leurs élèves, à Chantal Courtaux qui a lancé auprès des membres de la liste IAI un recensement des pratiques et à mes collègues des autres départements qui ont rapporté leurs expériences sur cette liste IAI. Toute critique, toute remarque, tout oubli, tout conseil qui peut améliorer et compléter ce modeste dossier m'intéresse. M'envoyer un mail est la meilleure solution pour me contacter.

Pierre SALQUEBRE
Animateur TICE
Inspection de l'Education Nationale
6, Rue des Chaseaux
88200 REMIREMONT
Tél : 03.29.62.21.47
e-mail : p.salquebre@ac-nancy-metz.fr
site web : http://www.ac-nancy-metz.fr/ia88/ienremiremont


 


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